L’UE cherche des pays d’accueil de migrants

Le mardi 8 octobre, les ministres de l’Intérieur européens se sont réunis au Luxembourg pour avoir un accord sur la répartition des migrants secourus en mer. La France, l’Allemagne, l’Italie et Malte sont les premiers qui ont signé à Malte le 23 septembre une déclaration d’intention qui prévoit la relocalisation des demandeurs d’asile dans des pays volontaires. Cette réunion a lieu au lendemain d’un naufrage de migrants à Lampedusa.

La Grèce, Chypre et la Bulgarie ont appelé les pays de l’UE à partager le « fardeau migratoire » de façon plus équitable. « Entre mai et maintenant, la Grèce a connu une augmentation des flux migratoires de 240%. Vous imaginez l’ampleur du défi », a déclaré Georges Koumoutsakos, ministre adjoint à la Protection du citoyen. 

La secrétaire d’État Française Amélie de Montchalin s’est félicitée de voir une « dizaine de pays » prêts à travailler ensemble dans le cadre de cette initiative. « Nous avons pu élargir le cercle des pays qui sont prêts à nous soutenir et à soutenir ces relocalisations rapides s’il y a des prochaines arrivées de bateaux », a-t-elle déclaré à l’issue des discussions entre ministres de l’UE.

L’Espagne considère le pré-accord de Malte comme un « projet pilote important », selon le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska. Il a cependant annoncé qu’il n’y participerait pas. Karin Keller-Sutter, la conseillère fédérale Suisse en charge du Département de justice et police, refuse de s’associer à l’accord : « Ce qui est prévu là n’est pas vraiment convaincant. On a vu qu’il n’y a pas de majorité favorable des Etats membres de l’espace Schengen, je sens beaucoup de scepticisme ».

Le ministre allemand de l’Intérieur Horst Seehofer a précisé que le mécanisme temporaire pourrait être stoppé « si les centaines de migrants devenaient des milliers ». Cela fait suite aux craintes exprimées dans son pays et dans d’autres États de voir ce genre d’accord de répartition créer un « appel d’air ».

En plus de la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie qui sont contre l’accueil des migrants, certains pays comme la Croatie ou l’Estonie restent réticents.

SOS Méditerranée s’est dite déçue par la réunion de Luxembourg, regrettant « un manque de clarté » sur le dispositif de Malte.

TMP – 16/10/2019

Photo crédit: Shutterstock /Naeblys

Légende photo: Des réfugiés sur un gros bateau en caoutchouc au milieu de la mer qui ont besoin d’aide.