Mali, Guinée et Congo-Brazzaville visés par restrictions de voyage au Maroc
Depuis le 1er novembre dernier, le Maroc impose de nouvelles restrictions d’entrée sur son territoire aux ressortissants du Mali, de Guinée Conakry et du Congo-Brazzaville. Les citoyens de ces trois pays doivent désormais se procurer en ligne une autorisation électronique de voyage au Maroc (AEVM).
Selon une source au ministère marocain des Affaires étrangères, la mesure est « une expérimentation pour ces trois pays et il n’est pas encore prévu pour le moment de l’élargir à d’autres pays africains », rapporte RFI.
Les voyageurs des trois pays devront indiquer clairement sur leur formulaire de demande l’objectif de leur séjour au Maroc et ce, afin de « fluidifier le passage de la frontière » selon des sources diplomatiques marocaines, cités par l’agence espagnole EFE.
Des médias, dont le quotidien espagnol La Vanguardia, laissent entendre que la mesure s’applique justement aux ressortissants des trois pays ayant le plus grand nombre de migrants irréguliers au Maroc, c’est qui indiquerait plutôt la volonté de Rabat de mieux contrôler le flux migratoire des africains subsahariens, passant par le Maroc pour rejoindre l’Europe.
Dans les pays concernés la presse parle de « visa déguisé », d’autant plus que la mesure n’a pas fait l’objet d’une annonce publique officielle. L’information a ainsi été dévoilée par un communiqué de Royal Air Maroc circulant sur les réseaux sociaux.
Selon ledit document, les citoyens des trois pays concernés devront présenter leur AEVM à l’aéroport d’origine, au moment du départ, ainsi qu’à leur arrivée au Maroc. Il n’est toutefois pas précisé si les personnes arrivant au royaume chérifien par voie terrestre devront également disposer de l’autorisation de voyage.
« On ne le dit pas, mais c’est une manière subtile d’introduire le visa entre le Mali et le Maroc » affirme Brehima Dicko, spécialiste des questions migratoires et coordonnateur du Projet Migrant au Mali.
Pour sa part, le gouvernement marocain assure que l’AEVM « n’est pas une restriction, tout au plus une régulation des flux et une réponse acceptable et réfléchie pour tenter de prendre en charge tous les aspects de la problématique de la migration », dit Hassan Naciri, ambassadeur du Maroc à Bamako, interviewé par maliactu.net.
« Nos partenaires souhaitaient de nous l’instauration d’un visa dans le cadre de la lutte contre la migration clandestine. Nous ne saurions, en toute souveraineté, y soumettre nos frères et amis » ajoute le diplomate.
TMP 27/11/2018
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