Migrants: reprise des évacuations du HCR à Tripoli
Alors que la violence fait rage à Tripoli, la capitale libyenne, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) indique qu’il a évacué 135 migrants irréguliers par avion vers le Niger. Cette évacuation est la première menée par l’agence depuis que les affrontements entre groupes armés se sont intensifiés en juin 2018.
Selon le HRC, la plupart des migrants évacués ont été enfermés dans des camps de détention pendant plusieurs mois. Ils vivaient dans des conditions déplorables et souffrent, en conséquence, de malnutrition et de problèmes de santé. Ces migrants sont détenus temporairement dans le cadre du programme de transit d’urgence du HCR, pendant qu’une solution durable est à l’étude. Au total, 1997 personnes ont été évacuées de Libye depuis le début du programme, en décembre 2017.
« Ces évacuations permettent de changer et de sauver la vie des réfugiés pris au piège et détenus en Libye », a déclaré le chef de mission du HCR en Libye, Roberto Mignone. « Les réfugiés et les migrants qui se trouvent dans les centres de détention souffrent souvent des conditions misérables dans lesquelles ils sont détenus, et risquent d’être vendus à des trafiquants ou à des passeurs. »
De nombreux migrants irréguliers qui quittent l’Afrique subsaharienne pour se rendre en Europe sont interceptés lorsqu’ils tentent de franchir la Méditerranée. Ils se retrouvent dans des centres de détention en Libye. Ceux qui parviennent à rentrer chez eux racontent les abus dont ils ont été victimes au cours de leur voyage.
L’évacuation de Libye fait partie d’une opération humanitaire d’urgence de plus grande envergure, qui a eu lieu mi-novembre. Quatre-vingt-cinq réfugiés venant de Syrie, du Soudan et d’Érythrée ont également été évacués en Roumanie avec l’assistance de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ils passeront quelques jours au Mécanisme de transit d’urgence du HCR avant de s’envoler pour la Norvège.
Le HCR a remercié les pays qui ont offert de réinstaller des migrants, tout en indiquant que le nombre de places est insuffisant. « Les gens sont interceptés au large des côtes libyennes beaucoup plus vite que l’allure à laquelle nous pouvons les évacuer », a indiqué M. Mignone. « Nous sommes profondément reconnaissants envers tous ceux qui ont proposé des places de réinstallation mais la simple vérité est que nous avons besoin de procéder à davantage d’évacuations, à une fréquence plus élevée ».
TMP, 28/11/2018
Légende de la photo : Des migrants africains sauvés de la noyade par les garde-côtes libyens
Crédit photo : https://ewn.co.za/2018/06/22/survivors-report-220-migrants-drowned-off-libya-in-recent-days-unhcr
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