Près de 10 000 migrants renvoyés en Libye en 2018

Depuis le début de l’année, les garde-côtes libyens ont secouru, intercepté et renvoyé en Libye près de 10 000 migrants qui traversaient la Méditerranée pour atteindre les côtes européennes. Ces statistiques ont été révélées par le ministère allemand des affaires étrangères le 18 septembre, en référence à la demande d’un parti politique.

Les garde-côtes libyens ont été soutenus dans leurs activités de sauvetage par certains États membres de l’UE. En juillet 2018, l’Italie a signé un accord pour transférer la responsabilité du sauvetage des migrants naufragés à la garde côtière libyenne. Pour soutenir les activités de recherche et de sauvetage, le gouvernement italien a renforcé la flotte et les capacités de la garde côtière libyenne, en fournissant des bateaux de patrouille, des navires de taille moyenne et des formations.

« Les gardes-côtes libyens sont désormais responsables. Ils ont été formés par notre propre garde côtière. Et ils ont les capacités nécessaires pour s’acquitter de leur devoir, » a déclaré la Ministre italienne de la Défense Elisabetta Trenta à Sky24 en juillet dernier.

Les migrants qui sont transférés vers la Libye sont souvent envoyés dans des centres de détention. Ces centres de détention ont été critiqués par les Nations Unies et des groupes de défense des droits de l’homme pour leurs mauvaises conditions de vie, y compris « une surpopulation grandissante et des conditions de vie qui ne répondent pas aux normes élémentaires ». L’Organisation des Nations Unies (ONU) a déclaré être au courant de l’existence des 20 centres de détention en Libye, gérés par le gouvernement d’union nationale libyen. Elle estime que 8 000 personnes environ vivent actuellement dans ces centres de détention.

La Libye reste dans un état instable sur le plan politique depuis le printemps arabe de 2011 qui a renversé le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Les développements les plus récents ont vu de nouveaux combats éclater à Tripoli le 17 septembre, mettant fin à la trêve et au cessez-le-feu négocié par l’ONU juste deux semaines auparavant. Selon Al Jazeera, suite à des combats de rue, au cours des derniers mois, des migrants en provenance notamment de la Somalie, de l’Éthiopie et de l’Érythrée, auraient été libérés de différents centres de détention, pour être ensuite à nouveau enfermés dans un autre centre.

« Par conséquent, des émeutes et des grèves de la faim ont lieu dans les centres de détention, et les réfugiés exigent qu’une solution soit trouvée pour améliorer leur terrible situation, » a déclaré l’agence des Nations Unies pour les réfugiés dans un communiqué en août 2018.

TPM, 26/09/2018

Crédit photo : www.alaraby.co.uk  Des dizaines de migrants sont interceptés par les garde-côtes libyens.