Alternatives sûres et légales
Chaque année, des milliers de personnes tentent de migrer vers un autre pays sans visa ou permis valable. Beaucoup ne sont pas pleinement conscients du coût financier, physique et psychologique de choisir de migrer de façon irrégulière. Certaines personnes perdent du temps et de l’argent, d’autres sont menacés des mauvais traitements et d’exploitation, et certains perdent même la vie en route.
Est-ce que vous, ou quelqu’un que vous connaissez, envisagez de vous rendre dans un autre pays pour vivre et travailler sans visa valable ? Avant de prendre votre décision, lisez ce guide pour trouver plus d’informations sur des alternatives plus sûres, notamment l’accès aux voies légales de migration et les perspectives d’emploi dans votre pays d’origine.
La plupart des États membres de l’Union européenne (UE) participent à un programme appelé système de visas de travail Carte Bleue, qui vise à attirer des professionnels talentueux d’autres pays.
Le Réseau Carte Bleue de l’UE met en liaison les travailleurs hautement qualifiés de l’extérieur de l’UE avec les employeurs européens. Si on vous offre un emploi, vous pouvez avoir le droit de demander une Carte Bleue européenne. L’admissibilité dépend de votre expérience de travail et de votre niveau d’études.
Les titulaires d’une Carte Bleue européenne reçoivent le droit d’entrée et de séjour à l’avance, ce qui signifie qu’ils peuvent se rendre en toute sécurité et en toute légalité dans l’UE. Dans de nombreux cas, ils peuvent également faire venir leurs familles et faire une demande de résidence permanente après une période fixe de temps.
Plusieurs programmes de travail saisonnier existent dans l’UE pour les migrants réguliers. Les travailleurs saisonniers peuvent obtenir une Carte Bleue européenne valide pour la durée du travail qu’ils vont effectuer en tant que travailleurs saisonniers dans le pays d’accueil de l’UE, en général pour des emplois dans l’agriculture, l’horticulture, le tourisme et/ou des professions semblables. Visitez le site internet pour en savoir plus sur les conditions et le fonctionnement de la procédure de demande.
Si vous êtes accepté dans une université européenne et que vous pouvez payer les frais de scolarité, vous pourriez bénéficier d’un visa d’étudiant, qui vous permet d’étudier, de voyager et de travailler à temps partiel en Europe.
Un visa Schengen étudiant permet aux étudiants qui ne sont pas ressortissants de l’UE de rester dans les pays de la zone Schengen jusqu’à trois mois. Pour vivre et étudier en Europe pendant plus longtemps, vous pouvez déposer une demande de visa long séjour étudiant auprès de l’ambassade concernée dans votre pays.
Bien que les frais de scolarité dans les universités européennes puissent être élevés, les coûts de la migration irrégulière peuvent l’être encore plus. Certaines universités offrent également des bourses pour les étudiants talentueux.
Selon la législation du pays, vivre et etudier en Europe peut vous mettre dans une position plus favorable pour une demande de résidence permanente.
Si vous avez de bons résultats académiques, mais que vous ne pouvez pas couvrir les frais de scolarité, pensez à faire une demande de bourse d’études. Par exemple, il y a plusieurs bourses disponibles pour les étudiants africains en Europe et dans le monde. La Banque islamique de développement finance des bourses d’études pour les étudiants talentueux de pays membres et des communautés musulmanes dans les pays non membres.
La Commission européenne finance le programme Academy, qui donne des subventions aux étudiants africains poursuivant des études supérieures.
De nombreux migrants qui se rendent dans l’UE finissent en Allemagne, qui a la plus grande économie de l’UE. Le Service allemand d’échanges universitaires a une base de données de bourses qui sont soit expressément destinées aux étudiants africains, soit ouvertes aux Africains.
Le Royaume-Uni a un système similaire, appelé Chevening, qui est ouvert aux migrants hautement qualifiés souhaitant s’installer au Royaume-Uni pour étudier. Les étudiants qui obtiennent une bourse Chevening n’ont pas à payer de frais de scolarité. Ils reçoivent aussi une indemnité mensuelle de subsistance et les frais de déplacement aller et retour entre leur pays d’origine et le Royaume-Uni.
Vous pourrez en savoir plus sur les bourses destinées aux étudiants internationaux ici et ici.
Avec une bourse d’études, vous pouvez demander un visa étudiant qui vous permettra de vivre dans le pays de l’Union européenne où l’université est située. Après une période de temps déterminée, vous devriez pouvoir déposer une demande de visa d’un autre type ou de résidence permanente.
Si un migrant a le statut de réfugié ou de résident permanent légal dans un pays européen, il est possible qu’un conjoint, parent ou enfant soit en mesure de les rejoindre. En savoir plus sur le regroupement familial ici.
L’asile est un droit fondamental. Les personnes qui fuient la persécution directe ou des dommages graves dans leur propre pays ont droit à une protection internationale. En général, les pays membres de l’ONU et le HCR, respectent les règles énoncées dans la Convention des Nations Unies sur les réfugiés de 1951 pour décider qui a droit au statut de réfugié. Cela signifie que l’asile est régi par les mêmes principes dans la plupart des régions du monde. Les États membres de l’UE ont mis en place un régime d’asile européen commun. Certains pays ont également leurs propres législations et des manuels d’orientation, qui fournissent des conseils détaillés pour aider leurs autorités à sélectionner les demandeurs d’asile.
Si vous faites une demande d’asile dans un autre pays, même si ce pays ne vous donne pas la permission de rester, vous pourriez être réinstallé dans un pays tiers où vous pouvez vivre et travailler en toute sécurité et en toute légalité.
La réinstallation est le transfert de réfugiés d’un pays où ils ont cherché protection vers un autre État qui a accepté de leur accorder un permis de séjour. Vous trouverez plus d’information sur la réinstallation ici.
Bien que l’Europe soit une destination populaire pour les migrants africains, vous pouvez également trouver du travail et des moyens de subsistance dans la région ouest-africaine.
L’immigration légale au sein de la région de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est plus sûre et moins chère pour les Africains de l’ouest que la migration vers l’Europe de façon irrégulière. Cette région comprend des pays tels que la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Sénégal.
Les gouvernements, le secteur privé et d’autres organisations investissent dans les pays où le taux d’émigration est élevé, afin que les jeunes n’aient pas à risquer leur vie et leurs économies pour une meilleure qualité de vie à l’étranger. Cette liste vous indique des options qui pourraient améliorer vos conditions de vie dans votre pays d’origine ou dans les pays voisins de la région.
De plus, la fondation Swisscontact au Mali et au Niger offre aux jeunes sans emploi des possibilités de formation professionnelle. Elles sont particulièrement actives dans la formation agricole.
De nombreuses entreprises et organisations internationales, telles que Microsoft et Siemens, ont mis en place des programmes de formation professionnelle pour les jeunes Africains. Trouvez des occasions d’acquérir une expérience de travail dans un large éventail de secteurs, y compris le développement, la finance et les technologies, ici.
Il y a des programmes dans la plupart des pays qui offrent une formation technique dans l’agriculture, aidant les agriculteurs à améliorer leurs revenus. Par exemple, la Banque africaine de développement organise un concours qui récompense les solutions novatrices pour améliorer la productivité de l’agriculture et de l’agro-industrie. Le concours est ouvert à toute personne vivant en Afrique âgée de 18 à 35 ans.
Plutôt que de gaspiller de l’argent sur un parcours irrégulier risqué, sans aucune garantie de succès, vous pouvez investir vos économies, en démarrant une entreprise dans votre région. Les petites entreprises sont souvent autorisées à faire une demande de financement supplémentaire auprès des institutions de microfinance, des ONG ou des gouvernements. Retrouvez quelques exemples de sources de financement ici et ici.
Les possibilités sont de plus en plus nombreuses dans l’économie numérique. Au Mali, par exemple, il y a des espaces de coworking comme DoniLab à Bamako, CREATEAM, Impact Hub et Jokkolabs.où les entrepreneurs peuvent apprendre et expérimenter ensemble et trouver du soutien
Dans de nombreux pays africains, il y a des compétitions pour ceux qui s’intéressent au codage et à la programmation. Plusieurs d’entres elles sont répertoriées ici et ici. Vous pouvez apprendre la programmation et le codage par vous-même gratuitement, en assistant à des cours en ligne, tels que les MOOC et Open Classrooms. Des initiatives telles que YouthConnekt offrent également des possibilités considérables pour les jeunes africains qui cherchent à devenir entrepreneurs ou travaillent dans l’industrie des technologies.