Risques pour les femmes et les enfants

Le voyage du Mali à l’Europe est particulièrement dangereux pour les femmes et les enfants.

Un grand nombre de femmes et d’enfants souffrent de violences physiques au cours de leur voyage, telles que la torture, le viol et l’esclavage, ainsi que d’autres formes de violence psychologique.

La migration irrégulière est particulièrement dangereuse pour les femmes et les filles. Les menaces qui pèsent sur les femmes et les filles qui entreprennent de migrer de façon irrégulière peuvent arriver à n’importe quel moment du voyage. Elles peuvent subir des violences sexuelles infligées par des gangs criminels, des passeurs, des trafiquants d’êtres humains, des gardes-frontières, des policiers ou d’autres migrants.

Plusieurs études ont montré que les femmes et les filles qui tentent de rejoindre l’Europe par la Libye sont en danger extrême de subir une forme ou une autre de violence sexuelle. Un rapport de l’ONU de 2018 basé sur 1 300 entretiens avec des réfugiés et des migrants en Libye a conclu que la « grande majorité » des femmes et des adolescentes plus âgées avaient subi des viols collectifs ou ont été témoins d’autres femmes et jeunes filles emmenées pour subir des violences sexuelles.

Les adolescentes en provenance d’Afrique de l’Ouest se retrouvent souvent forcées à travailler dans des maisons de passe au Niger lorsqu’elles essaient de gagner assez d’argent pour poursuivre leur migration. À Agadez, les hommes paient aussi peu que trois dollars pour des rapports sexuels avec des femmes et des filles migrantes. Une grande partie de cet argent sert à payer le logement et la nourriture pendant les semaines ou les mois qui sont nécessaires pour économiser suffisamment d’argent et pouvoir continuer le voyage.

Les passeurs tentent souvent d’obliger les femmes à payer pour des services par le sexe. Une  étude de l’UNICEF de 2017 a montré que les femmes et les enfants étaient obligés de payer les passeurs par répartition (lorsque le coût total du voyage est payé soit en route, soit à l’arrivée à destination) et finissaient souvent endettés, ce qui les rend encore plus vulnérables aux mauvais traitements et à la traite des êtres humains. Les femmes peuvent également tomber enceintes ou être infectées par des maladies sexuellement transmissibles à la suite d’agressions sexuelles. Elles courent le risque d’avoir des complications de santé maternelle, y compris des fausses couches, des naissances compliquées et l’absence de soins néonatals et prénatals en transit ou en détention. 

Lors de la traversée de la Méditerranée, Elles ont moins de chances de survivre à un naufrage car la plupart ne savent pas nager.

Les risques courus par les femmes et les filles ne sont pas terminés lorsqu’elles arrivent en Europe. En plus du risque d’avoir contracté le VIH au cours d’agressions sexuelles subies en route vers l’Europe, de nombreuses femmes disent qu’elles sont victimes de harcèlement et d’abus lorsqu’elles sont dans les centres d’accueil, de détention et d’autres logements temporaires une fois dans l’UE. 

Les besoins spécifiques des migrantes vulnérables ne sont souvent pas pris en compte dans ces centres d’hébergement en Europe. Par exemple, il est souvent difficile pour les femmes enceintes d’avoir accès aux soins de santé et à un suivi régulier. De mauvaises conditions de vie augmentent aussi le risque de complications pour les femmes enceintes.

Les enfants migrants sont encore plus vulnérables au cours de la migration irrégulière. Il y a beaucoup de cas constatés de décès, de mauvais traitements et d’exploitation des enfants en route vers l’Europe. Une enquête de l’OIM auprès de plus de 4 700 migrants en Italie, a révélé que 77 % des enfants ont dit avoir été retenus contre leur gré, principalement en Libye.

Les enfants qui ont été victimes de violences sur leur parcours de migration sont affectés pour le reste de leur vie. Ils se sentent isolés, leur famille leur manque et ils sont souvent placés dans des familles ou dans des centres d’hébergement loin de leur communauté.

Les garçons et les filles courent le risque d’être exploités, de subir des violences et des agressions sexuelles à chaque étape de leur voyage. Ces menaces persistent même lorsqu’ils ont atteint l’UE, en raison de la situation dans certains des pays de transit et de destination les plus populaires de l’UE. Un rapport de juillet 2018 a montré que les enfants migrants non accompagnés en Italie qui essaient de traverser la frontière vers la France ont été forcés d’accomplir des actes sexuels en échange d’un trajet jusqu’à l’autre côté de la frontière, d’un abri ou de nourriture.

Une fois que les mineurs non accompagnés arrivent en Europe, un grand nombre d’entre eux sont portés disparus. Il est à craindre que ces enfants soient victimes d’organisations criminelles et ils pourraient courir un risque d’exploitation sexuelle et de travail forcé. 

Ceux qui parviennent à s’installer en Europe voient leur vie changer. Ils se sentent isolés, leur famille leur manque et ils sont souvent placés dans des familles ou dans des centres d’hébergement loin de leur communauté.

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